Une carte postale pour le futur

Le travail artistique Bitmap interroge la notion de paysage. En vous saisissant de l'objet qu'est la carte postale et des contraintes qui y sont liées (format A6 = 148x 105 mm, en portrait ou en paysage, recto avec image / verso avec texte), vous créerez un photo-montage d'un paysage imaginaire. Il peut s'agir d'une architecture fantasmée, comme dans les travaux d'Alain Bublex, Beni Bischof ou encore Filip Dujardin. Cela peut également être une intervention incongrue dans un paysage comme dans la serie vider Paris de Nicolas Moulin ou les collages d'inspiration surréalistes de Sarah Eisenlohr. La carte postale est un objet qui marque une temporalité tout en actant une présence dans un lieu (voir le travail d'On Kawara). Que serait donc selon vous une carte postale n'affirmant plus «j'ai été là» mais «je serai là»?

Nathan Pierard - Le futur a déjà commencé

Une étendue d’eau débarrassée de son bateau de pêche, voilà ce que m’évoque l’idée du futur. Les souffrances animales liées aux élevages et à l'abattage des ovins, bovins, volailles et autres animaux à pattes ne sont plus un secret pour personne. La cruauté n’est plus à la mode et de plus en plus de consommateurs se responsabilisent face à leur contribution à ces systèmes de production. Mais il reste toutefois quelques épargnés des considérations sentimentales : les poissons. Même certains végétariens se précisent “pesco-végétariens” ou "pescetariens", autrement dit “on pense aux animaux, sauf aux poissons”. Pourtant, la pêche en milieu naturel n’est pas seulement néfaste pour la faune, mais c’est également un désastre pour l’environnement marin. Certains chercheurs se sont donc penchés sur le sujet dans le but de trouver des alternatives afin de minimiser la présence de l’Homme et ses dégâts, et des solutions durables commencent à émerger.

Suite à une intense période d’expansion et d’accroissement des territoires, l’Homme est désormais partout. Il est très présent, et même, d’après les statistiques démographiques mondiales, trop présent. Cette présence extensive actuelle est telle que la notion d’absence devient fiction. Ma carte postale n’annonce pas une nouvelle conquête en “Je serai là” mais suggère un retrait plus raisonnable en “Je ne serai plus là”.

À la façon de Nicolas Moulin, ma retouche d’image fonctionne par le vide : montrer l’absent.

À la suite du visionnage d’un documentaire Arte dédié aux élevages de poissons et à la pêche minotière*, j’ai pris conscience de certaines considérations qui ont remis en question mon positionnement face à certaines problématiques actuelles. Si en découvrant les informations du documentaire j’ai pu avoir une prise de conscience considérable, il me semblait pertinent de les relayer à mon tour et d’informer ceux autour de moi.

Je ne suis pas parvenu à retrouver le documentaire en lui-même, donc partager son contenu s’est montré d’autant plus justifié. L’idée principale était que pour nourrir les “gros” poissons d’élevage, on utilise des protéines animales issues de la pêche de “petits” poissons en milieu naturel. Cette pêche de poissons sauvages pour une production de nourriture animale (aquaculture, aviculture, animaux domestiques, etc.) est appelée la pêche minotière. C’est essentiellement cette pêche minotière qui constitue un élément d’accusation dans les conséquences environnementales des pratiques d’élevage ainsi que dans *voir définitions

la surpêche, et qui a invité les chercheurs à trouver des alternatives. Une des réponses proposées a été l’usage de protéines d’insectes, fournies par l’entomoculture*. Le documentaire présentait l’entreprise française Ÿnsect comme fournisseur, avec une exposition des rendements de la coléoculture* qui s’annoncent prometteurs pour remplacer la pêche minotière. Les problèmes étant mis au jour, les solutions sont engagées. Les premiers pas vers un avenir meilleur sont amorcés, il ne nous reste plus qu’à les faire croître et perdurer. Le futur se bâtit dans le présent, et le futur a déjà commencé.

Dans ce projet, je ne cherche pas à innover. Les informations sont des faits existants et accessibles que je ne fais que retransmettre. J’incarne ainsi un rôle de messager en cohérence avec le thème de la carte postale, le médium servant initialement à échanger des mots, des messages, des informations. La réception de ces informations a pour but de créer une remise en question, une interrogation et un positionnement du lecteur. Celui qui termine la lecture, désormais informé, appartient au futur de celui qui la commençait.

Définitions:

Pêche minotière : La pêche minotière est une pêche industrielle intensive destinée à alimenter les filières industrielles par des petits poissons pélagiques de faible valeur commerciale, que l'on transformera en farines et huiles de poisson

Entomoculture : Elevage d’insectes.

Coléoculture : Elevage de scarabés.

Jorge Sáiz Zunda - visionist

Cette œuvre est une représentation équilibrée entre le bien et le mal, entre la liberté et l'enfermement, entre une bouffée d'air frais et un ventilateur d'extraction, l'utopie de sentir une fleur et la dystopie de manger quelque chose qu'ils appellent poulet.

À l'aide de quelques éléments que nous pouvons tous reconnaître, j'ai créé un paysage fictif qui se contredit dans l'espace, mais sans perturber le calme du paysage et, grâce à cela, j'essaie de normaliser le doute sur ce qui "ne va pas" et "pourquoi ça ne me dérange pas" (un phénomène qui, en raison de la mondialisation, de la désensibilisation et des médias sociaux, devient de plus en plus commun parmi la population).

Subjectivement parlant.

L'intention artistique réside réellement dans la pratique. En voyant les choses clairement. Après avoir écarté la première idée de créer une carte postale avec différents plans, puis la deuxième idée de représenter une image avec la technique de la quadrichromie, j'ai atteint le point de représenter avec le minimum, quelque chose qui englobait presque tous les spectres que je voulais. l'image elle-même montre une idée presque utopique, magnifique pour l'entreprise où le calme règne sur tout l'espace (avec une certaine ressemblance avec les publicités que nous voyons aujourd'hui) et l'utilisation de transparents et de papier transparent permet de créer une situation modifiable, c'est-à-dire que le résultat peut changer à tout moment comme dans la vie réelle. Le but n'est pas seulement d'apprécier l'image mais aussi d'interagir avec elle afin d'avoir des perspectives différentes selon l'humeur du spectateur.

Louise Metzger - Bisous de Manhattan

Pour le projet carte postale, j’ai travaillé l’image d’une peinture et papier déchirés que je fais à la main. J’ai divisé la peinture en trois calques différents, le premier qui comporte des déchirures noires, le second qui comporte des déchirures rouges orangées vives et le dernier calque se situe au centre de l’image, au niveau de la dernière couche de papier peint violet. J’ai appliqué un masque de transparence sur le calque au centre pour y incruster la skyline de Manhattan. J’y ai ensuite incrusté l’image d’un océan déchaîné, j’ai donc appliqué un masque de filtrage pour baisser l’opacité de ce calque et mêler les deux images. Pour les déchirures oranges, j’ai appliqué un masque de filtrage afin d’augmenter l’intensité de la couleur. J’ai ensuite incrusté l’image de l’océan sur le calque des déchirures noires où j’y ai encore une fois, appliqué un masque de transparence pour remplacer la couleur noire.

J’ai utilisé la déchirure pour représenter la violence et l’inattendu des catastrophes « naturelles », qui sont finalement assez prévisibles dans nos conditions climatiques actuelles. Les morceaux de papiers manquants laissent apparaître une réalité minimisée. La partie du milieu consiste à imager la nature qui reprend le dessus sur un monde artificiel. La carte symbolise la façon dont l’homme essaie de contourner le problème du réchauffement climatique.

2500, c’est la saison des ouragans à New York. La ville est ensevelie par l’eau et les tornades pendant l’hiver. Des infrastructures on été crée pour survivre pendant cette période de l’année. C’est d’ailleurs devenu une attraction touristique incontournable à aller voir en famille. Le réseau est généralement en panne, les gens communiquent donc par lettres et cartes postales, comme au bon vieux temps. Dans le contexte actuel, d’ici 2100, le niveau de l’eau à New York devrait monter de près de deux mètres, sans compter les ouragans de type Sandy qui seraient plus fréquents et plus violents. (Source)

« Pour protéger la ville qui ne dort jamais et ses quelques 8,4 millions d’habitants, un grand projet de terrassement, de murs et de digues est envisagé. Le grand U, c’est le nom de ce plan d’action pour lutter contre les effets du réchauffement climatique, a été doté d’un budget de 20 milliards de dollars. » (Source)

Pour cette carte postale, je me suis inspiré du film Le jour d’après, réalisé par Roland Emmerich, sorti en 2004 (BA). Il m’a marqué quand j’étais plus jeune. J’ai ensuite découvert le film The Last Day, un film réalisé par Je-gyun Yun, sorti en 2009. (BA). Pour les déchirures, je me suis inspirée de l’artiste Catherine Danou et de son tableau Grand Bleu en papier déchiré (lien de son site).

Michela Cane - La ville flottante

La ville flottante peut être décrite comme un paysage dystopique et futuriste d'un nouveau monde, bien qu'elle ait combiné des éléments paradoxaux qui vous font vous demander si vous regardez l'avenir ou le passé.    Le pont qui s'élève et traverse des montagnes entières donne un sentiment de profondeur à l'image, qui est une image que j'ai photographiée moi-même l'une des nombreuses fois où je me suis promené dans les montagnes près de mon village. Il y a donc trois éléments appartenant à des domaines différents, le pont et la montagne appartiennent à la fantaisie, la tour Eiffel, l'avion et le dirigeable à la technologie rétro-futuriste et au 19e siècle et évoque donc des sentiments de science-fiction. Les deux bâtiments que j'ai photographiés ici à Bruxelles représentent le côté futuriste et moderne du paysage. Je peux donc dire que j'ai également voulu unir les deux endroits que je peux appeler mon foyer, à savoir mon petit village de montagne dans les Alpes et la grande ville animée et chaotique où je me trouve actuellement, Bruxelles.

L'intention est de créer une atmosphère fantastique d'un monde mystique et mystérieux qui pourrait facilement exister même aujourd'hui (indice donné par la date 1891 écrite dans le coin supérieur droit) - La date suggère en fait une interaction active au niveau narratif, comme pour inciter et suggérer de découvrir la mystérieuse et inaccessible ville flottante cachée entre le brouillard et les montagnes où les habitants n'ont jamais vu des technologies supérieures. Les sensations de mystère et de "chasse au trésor" sont également produites par la texture que j'ai choisi de donner à la carte postale, qui ressemble en fait à une découverte historique. Les taches et l'effet de ruine et d'antiquité de l'image, la couleur jaunâtre et vieillie du papier vous aident à entrer dans la scène, en imaginant que vous marchez sur ce pont suspendu. Un lieu qui mérite d'être visité.

La carte postale est donc conçue pour inciter celui qui la trouve à visiter et à rechercher le lieu fantastique, c'est un indice pour commencer une aventure, le "point de départ" d'une aventure fictive pour ceux qui ont le courage d'aller plus loin après la découverte de la trouvaille (probablement trouvée dans le grenier d'un vieux voyageur, comme on le voit souvent dans les films). Partez à la découverte de cette ville qui cache des secrets qui nous sont inconnus.

Pour créer ce paysage, je me suis essentiellement inspiré du style Fantasy et Steampunk, un courant essentiellement littéraire dont les intrigues se jouent dans un XIXe siècle dominé par la première révolution industrielle du charbon de bois et de la vapeur (steam en anglais). Il s'agit d'une uchronie faisant référence à l'utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l'époque victorienne. Le steampunk fait son apparition dans des œuvres littéraires fantastique, de fantasy, d'anticipation et certains sous-genres de la science-fiction incorporant des systèmes de technologie rétro-futuriste, ce que je représente le mieux dans mon paysage.

D'autres références importantes sont les films de Hayao Miyazaki avec le studio Ghibli, comme Nausicaä, mais surtout Laputa : le château dans le ciel, qui contient des éléments tels que des bateaux volants, des pirates du ciel, des robots à vapeur et, bien sûr, une ville flottante entourée par la nature.

Le sens de l'aventure vient également d'Atlantis, le film de Disney qui se déroule en 1914 et dans lequel le protagoniste trouve un journal contenant des indications sur la cité perdue d'Atlantis et part en expédition avec d'autres mercenaires qui veulent s'emparer des richesses et des technologies de la cité.

Hovic Der Sarkissian - J'espère ne pas être là…

Description du travail : Il s’agit du détournement d’une sculpture massive en tuf rouge, pierre volcanique locale, facile de taille qui caractérise l’architecture arménienne de la région. Je l’ai intitulé Nous sommes vos montagnes. En changeant le « nos » du titre original. Celle ci est exposée à la sortie nord de Stépanakert, la capitale du Haut-Karabagh, une république démocratique autoproclamée autonome et indépendante du Sud Caucase. La république était peuplée à 95 % d’arméniens jusqu’à la récente offensive turco-azéri qui s’est clôturée par un cessez le feux humiliant actant la capitulation le 10 novembre 2020 des arméniens et leur départ. Aliyev déclarant « j'avais promis de chasser les arméniens comme des chiens, et nous l'avons fait ». Erdogan, dans sa chauvauchée nationale islamiste, avait quant a lui proclamé « N’oubliez pas la leçon qu’on vous a donné ». Ce que j’ai voulu représenter c’est une version stylisée du couple Aliyev, dictateur indéboulonnable d’Azerbaïdjan accompagné de sa femme Mehriban. Je me suis amusé à botoxer sculpturalement les pommettes de la vice présidente et lui offrir une bouche voluptueuse comme elle se plaît à l’entretenir. A l’origine il s’agit d’un couple de grands parents, aux coiffes traditionnelles pouvant rappeler les deux sommets de l'Ararat, montagne mythique, symbole de l’Arménie mais située en Turquie. Au contraire d’un Maurizio Cattelan qui en 2010 devant la bourse de Milan avait installé un doigt d’honneur de 6 tonnes et 11 mètres de haut, avoir ce type de transformation monumentale dans un climat d’indifférence totale est à mes yeux le sentiment intérieur explosif que peut représenter une population qui se voit profondément bafouée.

L’intention artistique : Ce que j’ai voulu exprimer, c’est le mode d’appropriation illégale et la destruction méthodique de l’héritage culturel des arméniens, prolongement du génocide commandité par le gouvernement Jeunes Turcs de 1915. C’est sous un mode un peu plus fin que j’ai transformé la sculpture de Sarkis Baghdassarian. Symbole du Haut Karabagh, celle-ci représente normalement l'union de ses habitants avec leurs montagnes. A l’époque de son inauguration en 1968, lorsque les représentants soviétiques de Bakou se demandèrent pourquoi « Ces personnages n'ont-ils pas de jambes ? » l'artiste avait répondu : « Mais si, et, elles sont profondément enracinées dans leur terre ». L’hésitation était grande de faire exploser ce symbole fort. J’ai pensé subtile de la faire se digérer par le couple de dictateurs afin de clamer l’indifférence générale des grandes puissances dans un contexte propice à ce type de manœuvre d’épuration ethnique, aujourd’hui épidémie de COVID 19, hier première guerre mondiale dans ces contrées lointaines aux confins de l’Europe. Le dessous des cartes est pourtant limpide. Dans une région propice à la corruption et au totalitarisme, l’absence de courage politique occidental est corrélée à une forte dépendance aux hydrocarbures. La Banque européenne d’investissement ayant accordée le plus gros prêt de son histoire – 1,5 milliard et 932 millions d’euros – au Corridor Sud. Ce projet de pipeline répondant à l’augmentation de la demande énergétique globale et la volonté de diversifier les sources d’approvisionnement russes. Le couple Aliyev tout comme Erdogan sont alors libres de faire ce dont ils ont envie permettant en toute impunité et de façon systématique non seulement de détruire la population arménienne physiquement, mais également d’effacer toute trace matérielle de la civilisation arménienne.

Le contexte de diffusion : C’est une carte postale que je souhaiterai diffuser sous le mode du spam que l’on envoie comme le ferait des activistes engagés pour faire valoir les droits de ce peuple qui a survécu des millénaires mais dont les droits sont cycliquement bafoués (Non respect des conventions de Genève avec barbarie pratiquée par l’intervention de mercenaires djihadistes payés au décapitements d’arméniens, usage d’armes à sous munition et de bombes au phosphore,...). Je l’adresse à la directrice de l’UNESCO, car je ne comprends pas bien comment nous allons pouvoir vivre ensemble si nous encrons dans nos veines et mémoire cette réalité du tout est possible avec une diplomatie du caviar comme la pire des atrocités. User de la carte postale comme moyen d’action c’est bien rappeler une temporalité présente, marqueur de mémoire et chercher à ne pas effacer la présence des arméniens de cette région montagneuse. Une série pourrait être réalisée sous le mode de l’AVANT/APRES pour prendre conscience de ce qui se passe ou se passerait dans un avenir proche en toute utopie ou dystopie.

Références : The End of History and the Last Man. Historien FUKUYAMA un essai du politologue américain Francis Fukuyama publié en 1992, identifié comme l'un des essais les plus importants de la fin du XXe siècle Cet article à l’époque marquait la tendance générale à l’imposition du modèle démocratique libéral contre les dictatures alors même que nous voyons bien que l’illibéral et l’autoritaire se vivifient un peu plus chaque jour et qu’il n’y a pas forcément soutien pour l’établissement de démocraties lorsqu’elles vont à l’encontre d’intérêts économiques supérieures de grandes puissances. Song BYEOG, artiste nord coréen qui m’inspire dans la volonté de passer un message de paix. Ici ma photo prenait le pas à des pratiques toujours plus provocantes mais invisibles aux yeux de puissances extérieures qui ont abouti à la dernière guerre par procuration du Haut-Karabagh. Emeric LHUISSET, pour son projet photographique de nuages au festival d’Arles 2019, traitant des urbanicides dans l’est anatolien. Michael RAKOWITZ, artiste américano-irakien, pour son engagement artistique sur des conflits géopolitiques et ses conséquences civiles. Au sujet de la situation dans cette partie du monde, voici deux films d’auteurs que je recommande. Le Murmure des ruines (2008) Liliane de KERMADEC Si le vent tombe (2020) de Nora MARTIROSYAN

Lise Pasteur - Le monde de demain

Pour ce travail de carte postale, j’ai récupéré une photographie que j’avais prise auparavant sur le dessus d’Ixelles. J’ai alors ajouté à cette photographie des bâtiments, des tours très modernes, qui me semblaient futuristes grâce à des calques de fusion. Puis à cela, j’ai dupliqué plusieurs fois le même bâtiment présent initialement sur le centre de la photographie afin de créer un effet de masse pour combler certains vides. Après avoir assombri le second plan de la vue d’Ixelles avec des calques de réglages, j’ai ajouté de la fumée pour évoquer une ambiance un peu apocalyptique. Au premier plan, j’ai fait le choix d’intégrer une image de manifestation que j’ai détournée, qui quant à elle, est éclairée par un halo de lumière créé par un drone. J’ai ajouté des lueurs externes aux tours pour leur donner une dimension plus réelle et ajouté plus de volume à l’image. Pour finir, j’ai repris l’ensemble de la colorimétrie de l’image pour homogénéiser le tout. A cela, j’ai intégré un calque avec un effet de feuille abîmée, puis ajouté une couleur jaune pour vieillir un peu plus l’image. En finition, j’ai créé des bordures blanches/grises.

Cette carte postale a pour but d’être lue par une personne dans les années futures. C’est pour cela que j’ai fait le choix de vieillir cette carte car elle est normalement restée plusieurs années dans la boîte aux lettres de l’appartement que j’ai quitté à cause du chaos dans laquelle la ville était plongée. J’ai voulu aborder des sujets et débats actuels, comme les bavures policières et la loi de la sécurité globale avec les cris et l’homme au sol, et également le drone au second plan les éclairant. Ou encore la surpopulation, la transformation des villes, la pollution lumineuse au dernier plan en transformant la commune d’Ixelles en véritable amas de tours plus hautes les unes que les autres. Mon intention était d’imaginer que les forces de l’ordre avaient détruit la commune d’Ixelles sous les ordres du gouvernement afin de la diriger et de devenir une ville surpeuplée, beaucoup trop modernisée, perdant tout le patrimoine de Bruxelles.

Pour moi, le contexte de ce travail rentre dans mon état d’esprit face aux événements actuels, la peur de la perte de notre monde que nous ne voyons plus évoluer car nous sommes enfermés. Être dirigés par des forces qui devraient nous protéger plutôt que de nous faire peur ou nous faire du mal. La pollution qui évolue un peu plus chaque jour. Et même la baisse de lumière face à l’hiver qui plonge nos rues très tôt dans le noir, mais rattrapées par l’immense lumière créée par des bâtiments modernes.

Pour ce travail, j’ai pensé à l’architecte Le Corbusier sur son projet du Plan Voisin : il voulait raser Paris afin d’implanter des immenses tours. Oubliés les bâtiments haussmanniens, les hôtels particuliers et les musée : à la place un centre d'affaires, un quartier résidentiel central de 24 grattes-ciels logeant 500 000 habitants entouré d'espaces libres et une périphérie d'usines et des cités-jardins éloignées. Le travail d’Alain Bublex a consisté à se réapproprier le plan Voisin des années 1920 pour le matérialiser dans le Paris d’aujourd’hui grâce à des images de synthèse et des photomontages. En se basant sur les caractéristiques architecturales et urbanistiques du Plan Voisin, on peut ainsi visualiser ce que pourrait être le centre de Paris aujourd’hui si le Plan Voisin avait vu le jour. Vision cauchemardesque…

Liane Vitte - Une cité capitaliste

Pour ce travail de carte postale, j'ai décidé de me projeter dans un futur positif et régressif, un futur où le capitalisme serait enfin tombé. J'ai donc décidé de représenter ce à quoi ressemblerait une des dernière ville, un des dernier quartier des affaires, qui serait devenu une site touristique.

J'ai donc commencé par photographier un pôle financier actuel, en l'occurrence le quartier européen de Schuman. Après avoir capturé chaque bâtiment individuellement, ainsi que l'espace dans sa globalité, je suis venue traiter les photographies avec Photoshop. J'ai utiliser comme base architecturale, une image de la route bordée de building, dont je n'ai conservé que quelques éléments grâce à une masque d'écrêtage. J'ai ensuite détouré des immeubles des autres photographies pour les introduire ensuite dans le paysage urbain créé. Afin de rendre le tout plus futuristes, j'ai effectué un jeu d'échelle entre les différents éléments, ai augmenté la hauteur des bâtiments, les ai aggloméré d'avantage et ai créé une plateforme dans les airs. Pour finir, j'ai mis en négatif certains bâtiments dans le but de feindre à des nouveaux matériaux de construction, et j'ai saturé le ciel pour le rendre orange, afin de faire comprendre l'augmentation de la pollution dans l'air qu'une telle architecture impacterait.

Ce paysage qui pourrait nous paraître n'être qu'une évolution de nos espaces urbains actuels, marque en réalité leurs fin. Cette "cité capitaliste" est en un site touristique, des années 2200. Les passants pourront venir y faire des visites touristiques comme on visite aujourd'hui des cités antiques, en tentant de comprendre ce qui a poussé leurs habitants à vivre ainsi. Vous comprendrez donc que le capitalisme, à cette époque, sera tombé, suite à la guerre des hacker. Chaque siège d'entreprise, chaque quartier des affaire, aura été détruit et déserté par leur propriétaires. Seulement quelques un de ces bâtiments seront plus tard reconstruit quasiment à l'identique afin d'en faire cette cité touristiques, d'en simuler les activités. Ce sera une trace historique de ce qu'aura été l'aire capitaliste. Des historiens tenteront d'archiver et chronologiser les restants de cette époque.

Cette carte postale sera donc vendue sur le cite touristique, comme souvenirs à la visite. La personne qui envoie cette carte à un.e ami.e, vivant dans une communauté à la campagne, comme tous les humains des années 2200, était simplement passé visiter le site. L'argent a cette époque n'existera plus, c'est pourquoi iel est étonné.e lorsqu'on lui donne une pièce de monnaie pour acheter la carte. Tout est reconstitué pour simuler la vie durant le capitalisme, dont l'argent évidemment. La forme que prend le message, ainsi que l'adresse du destinataire, est légèrement différente de celle que nous utilisons aujourd'hui, dans le but de marquer la régression et le saut historique vers le futur. Par exemple, j'ai imaginé que dans 200 ans nous recommencerons à utiliser des pigeons voyageur, et que l'écriture inclusive serait devenu universelle car le concept du genre aura disparu.

Pour ce travail, je me suis inspirée sur le plan narratif de Aline Fares. C'est une conférencière, auteure et militante française. Son travail “un Atelier rétro-futuriste, se raconter des futurs désirés”, que j'ai découvert cette année à la Biennale de l'Image Possible de Lièges, consiste à amener une analyse rétrospective sur notre époque. Sous forme de dispositif audio, un personnage fictif vient faire un travail historique, essayant de comprendre nos modes de vies modernes, en abordant notamment le capitalisme. Je me suis également inspirée de Vincent Callebaut, un architecte parisien, qui travaille sur des simulations des villes occidentales du futur. Il a notamment exécuté une simulation par logiciel de Paris en 2050. Les paysage urbain qu'il produit sont progressiste, semés de grand building, mais avec comme notion centrale l'écologisme.

Emma Damba - Un saut dans le futur

Pour cette carte postale, j’ai effectué du photomontage, j’ai utilisé deux photographies différente que j’ai travaillées pour faire en sorte qu’elle ne fasse qu’une image. J’ai donc travaillé ma première photo (image de la plage) ou dans celle-ci j’ai enlevé toute forme de vie pour laisser juste 1 personnage, j’ai ensuite importé des immeubles (avec lesquelles j’ai joué avec la balance des couleurs et la saturation en utilisant des masques de fusion) dans l’image de la plage. J’ai fait en sorte que les immeubles se fondent dans l’image pour donner l’illusion que ces bâtiments sont dans l’arrière-plan de cette plage. Je n’ai gardé qu’une seul forme de vie dans cette image, j’ai détouré cette personne afin de l’agrandir et de lui changer sa chromatique toujours en utilisant un masque de fusion.

Avec cette carte postale, j’ai voulu exprimer le décalage entre le passé et le futur, on peut voir que ce paysage est complément surréaliste, car la plage est désormais envahie par l’urbanisation. C’est le paysage du futur d’après moi. J’ai mis les bâtiments à l’arrière-plan en couleur pétante pour bien marquer le décalage entre ces nouveaux bâtiments qui représente la modernité, par rapport à la personne qui elle est dans sa bouée en noir et blanc pour montrer son dépassement face à ce monde nouveau. Comme s’il était bloqué dans le passé et ne voulait pas de ce nouveau monde. Dans le recto de la carte postale, je me suis mise dans la peau d’une fille qui écrit à sa sœur et lui parle de ce monde nouveau qui a un peu trop changé à son goût. Cette fille regrette sa vie d’avant, car elle a connu la vie sans toute cette modernité et ou la nature vivait.

La/le destinataire de cette carte postale est comme dit précédemment ma sœur qui dans ce récit est décédé, elle n’a donc la possibilité de voir comment le monde se transforme. Le destinataire de cette carte est « ma sœur » mais au final c’est comme si j’écrivais à moi-même car le récepteur ne le recevras jamais puisqu’elle est morte. C’est une manière de se soulager de la frustration face à cette nouvelle vie et aux paysages qui ne ressemble plus à ceux du passé. Dans mon message, je suis triste de devoir vivre dans ce monde, car j’ai aimé vivre dans un monde ou la nature était là.

Pour réaliser cette carte postale, je me suis inspiré de Sarah Eisenlohr artiste mentionné dans la présentation de ce projet de carte postale, en voyant son travail surréaliste j’ai voulu aborder ma carte postale de même. De plus que de vouloir faire quelque chose de surréaliste, j’ai décidé d’introduire un côté pop à mon travail, je me suis donc inspiré d’Andy Warhol qui travaille beaucoup les répétitions et les couleurs très vif comme vue dans son célèbre tableau de Marilyn Monroe. J’ai décidé de faire de même avec mes immeubles dans l’arrière-plan qui sont dupliquer plusieurs et tout coloré de différente couleurs vif.

Garance Bossion - Ville déchet

Pour cette carte postale j'ai essayer d'utiliser un maximum de mes photographies, j'ai superposer beaucoup d'images afin de créer un paysage abstrait. Pour le centre de mon image j'ai télécharger une photographie trouver sur internet révélant une barre d’immeubles, afin qu'elle remplisse toute la largeur de ma carte postale. Au bas de celle ci j'ai intégrer différentes images de déchets, de tas d'ordure. J'ai souhaitez créer un entassement de ceux ci, afin de créer une masse, une accumulation; et que l'on ne distingue plus les formes et images. Le ciel lui est composé de photographies prisent à partir d’une pellicule noir et blanc, leurs colorimétrie n’a donc pas été modifier, cependant j’ai souhaiter leur donner un nouvel aspect formel, ainsi je les ai toutes deux déformer, encore une foi dans le but de ne plus reconnaître l’image initiale. Pour que celle ci fasse sens grâce à leurs formes et non pas grâce aux sujets qui la compose. Pour troubler d’avantage le spectateur j’ai intégrer deux immeubles qui se font fasses, et qui viennent masquer une partie de l’image en noir et blanc.

Dans le but d’interpeller le spectateur, j’ai souhaiter révéler un véritable souci, qui nous touche tous, adultes ou enfants ; la question du déchets, et se que nous en faisons. L’énigme est alors, comment limité le déchet, comment réduire cette production massive de matériaux non recyclable ? A ce rythme, je me demande si un jour nous trouverons une solution, ou si, le déchets finira par nous écraser. De ce fait, j’ai imaginer une ville où le déchet ferrait totalement parti du décors. Celui ci recouvre l’entièreté du sol, et même une partie des immeubles. Le ciel en noir et blanc dans le haut de l’image est ici pour représenter la pollution de la ville. Ces images sont des photographies de paysages de la nature, l’une d’un lac et l’autre d’une calanque. Je tenais à intégrer ces images ci pour créer un contraste avec le « sol », dans le quel on ne perçoit aucun élément de nature.

En regardant mon travail, j’ai imaginé quelqu’un en voyage, choisissant selon lui la plus belle carte sur le présentoir à carte. En l’imaginant écrire a sa famille ou ses amis sur le dos de ma carte, je me suis demandée se qu’il pourrait bien écrire. En général je crois que l’on décrit la ville que l’on visite et se qu’on a vu pendant nôtre séjour. Les personnes du futur décriraient elles les tas d’ordures vu en vacances ? Trouveraient elles plus belle tel ou tel photo de vacance grâce à ce sac poubelle rose présent au centre de la photo ? Peut être ne prêteraient même plus attention a celui ci tellement il est banal dans leur quotidien ? Ou bien seraient elles inquiète de la situation.. ?

Ainsi, à l’image d’Eben Goff on se demande comment réussir à diminuer la masse de déchets que nous produisons. Avec ses structures d’acier « Flood cubes » plonger dans les océans, il joue avec la non maîtrise de l’environnement naturel, qui vient déposer des détritus et ainsi recouvrir la structure. Au bout d’un temps définit, Eben retire les compositions de l’océan. Dès lors, les déchets font partit intégrante de l’œuvre. Daniel firman traite souvent de l’empilement et de l’accumulation dans ses sculptures. C’est notamment « Color safe » qui m’a interpellé. Avec cet homme recouvert d’objets entassés sur lui, ses jambes sont l’unique élément visible. L’assemblage des objets nous laisse percevoir la forme final, mais nous ne comprenons pas l’entièreté. L’assemblage de cette multitude d’objets du quotidien ne nous permet pas d’apercevoir et de saisir l’entièreté des objets. Ici et comme dans l’entassement des déchets sur mon images, le but est de laisser voir seulement quelques un des éléments, en rendant d’autre illisible afin de s’attacher à la forme finale.

Ines Aimarah - Vedi Napoli e poi muori

J’ai choisi de travailler avec une photographie personnelle, prise à l’argentique l’été 2019 à Naples. A l’aide de masque de fusion je suis venue insérer des éléments d’autres photographies pour créer un effet collage. J’ai ensuite réglé la luminosité ainsi que les couleurs pour créer une ambiance chromatique « apocalyptique » tout en gardant un aspect vintage afin d’accentuer le côté dystopique désuet.

Bercée par l’histoire d’un monde chaotique, d’un humain capricieux et d’une nature asservie; d’une terre sur le déclin et d’une industrialisation un peu trop gourmande, j’ai parfois l’impression qu’une épée de Damocles flottante s’est installée juste au dessus ma tête. Qui simultanément au moment de contemplation le plus profond face à un endroit magnifique, s’abat sur ma pensée. Cet espace fièrement dressé devant mes yeux, sera t-il intact et aussi touchant encore longtemps ? Combien de temps reste t-il, avant que mon souvenir ne soit qu’un souvenir que l’on se remémore nostalgiquement entre gens qui « étaient là avant » ? Alors, je me demande un peu fatalement, serais-je là pour assister à cette transformation ?

A la manière d’un collage un peu enfantin, je tente de retranscrire ce sentiment ambivalent et certainement un peu manichéen. Les personnages au premier plan restent immobiles, inchangés, la scène « des enfers » se passe dos à eux témoignant de l’indifférence qui pèse sur la situation. J’ai choisi de travailler sur une image de Naples, pour sa beauté troublante mais aussi car la pollution due à la combustion ou à l’enfouissement des déchets toxiques fait rage depuis plusieurs années.

Références : Sarah Eisenlohr , Terry Ringler

Manon Anslot - La renaissance

Où serais-je ?

Difficile d’y répondre quand nous ne savons pas où nous allons. En ce moment je suis, je suis dans un monde où l’homme court à sa perte, je suis dans un monde où l’homme est égoïste, je suis dans un monde où en voulant trop penser à soi, on en oublie les autres, on en oublie que sans les autres nous ne sommes plus. Alors j’imagine.. où serai-je d’ici quelques années ? je pense que je ne serai plus, je pense que nous ne saurons plus. Je m’imagine un monde sans l’homme, un monde où la nature aurait repris le dessus, un monde où les animaux auront retrouver leurs droits, leur liberté volés par l’homme, volé par nous. Ca sera le début de nouvelles choses, une renaissance.

Je suis impuissante, je ne peux changer le monde seule et à travers ce travail. Mais j’espère faire comprendre que notre mode de fonctionnement n’est pas le bon. Il est encore temps de changer ça, il est encore temps de reprendre les choses en main et de retrouver notre part d’humanité perdu dans notre quête de réussite, de profit et de compétition.

Je vais présenter ce travail virtuellement, le texte sera associé au travail fourni et sera là comme support explicatif.

Je me suis inspirée d’écrits scientifiques et principalement du livre Sapiens qui disent que si nous ne changeons pas, nous courons à notre perte. En tentant d’être présents partout nous allons simplement disparaitre et n’être que poussière.

Sarah Jackson - Terrain Privé

Dans ce travail, j'ai utilisé le support d'un paysage réel, les chutes d'eau à Québec, pour créer un univers fantastique et décalé. Un bout de terre laissé à l'abandon, vide de toute forme de vie humaine. J'ai ensuite ajouté une pancarte publicitaire comprenant l'image « terrain privé », photo prise à Montréal près d'un lac. J'ai rajouté un humain hybride, aux proportions démesurées, seul au monde sur ce bout de terre. Sur le verso, j'ai écrit une lettre qui s'adresse à ma mère, une lettre écrite depuis le futur vers le présent.

L'intention était de recréer une ambiance post-apocalypse, comme si tous les humains vivaient sous terre dans des bunkers, et que la seule vie extérieure et une vie où tout est inaccessible, des pancartes publicitaire qui nous vendent l'impossible, des biens de confort réservés à une élite, l'homme qui se noie dans son téléphone et dans le surplus d'informations alors que s'il lève la tête, tout est désert. Le personnage représenté est la métaphore de l'homme privilégié, qui cherche en vain à trouver sa propriété idéale au milieu d'un no mans land. La tête dans le téléphone, il en oublie de regarder autour de lui.

Le verso a pour but d'imaginer la vie dans le futur, une lettre provenant d'un bunker où tous les noms et prénoms ne sont plus que des immatriculations catégoriser en classe sociale. Le but était de déshumaniser la lettre tout en la rendant personnelle de part le destinataire : « Sa maman».

La carte postale est une carte vendue, commercialisée en masse, ce qui aurait pour but de continuer dans l'idée de consommation de masse. Lettre ouverte, diffuser sur des écrans de publicité géants.

Références : Alain Bublex, Nicolas Moulin

Sophie Devaux - Dunes

Ma carte postale représente un paysage désertique. Au centre de l'image se trouvent un personnage couvert d'un drap et un chien en pleine course, ils sont entourés d'un arbre et d'une plante desséchés et de quelques ossements. Au premier plan un corbeau prend son envol, en arrière-plan la mer s'étend jusqu'à l'horizon.

Dystopie ou futur probable  ? En créant ce paysage, j'ai tenté d'imaginer un monde aride dans lequel la plupart des humains auraient disparu. Les causes de cette quasi extinction pourraient être multiples  : réchauffement climatique, effondrement des sociétés, guerre nucléaire... Ne restent que quelques survivants sur Terre, au milieu d'un désert qui ne cesse d'avancer et d'une nature qui essaie de reprendre ses droits.

Cette carte serait destinée à un être cher disparu depuis longtemps, quelqu'un qui n'aurait pas eu le temps de voir l'apparition de cette dystopie.

Pour créer mon paysage j'ai été fortement inspirée par le film de Hiroshi Teshigahara, La Femme des sables, un drame qui se déroule dans une maison perdue entre des dunes de sable et dont il est impossible de s'échapper. J'ai également pensé au travail de Shoji Ueda, photographe Japonais surréaliste qui a fait une magnifique série de photos, aussi dans des dunes de sable.